Réancrée, Médiathèque Hélène Carrère d’Encausse – Carquefou, 44

L’existant : une médiathèque de 1200 m², construite en deux fois à 10 ans d’intervalle, sous la forme de deux carrés identiques élégamment tramés. Défauts : absence d’isolation et de ventilation, un manque de visibilité depuis l’espace publique.

Le projet : créer une extension de 500 m². Repenser le bâti en tirant parti de ses qualités pour le régénérer. Refléter la vocation de cet équipement majeur comme un espace de partage, de passage et d’accueil.

Réancrée dans le bourg

Façade visible mais ne donnant pas à voir l’usage du lieu, absence de lisibilité… La médiathèque de Carquefou s’est faite discrète, alors même que son bâtiment révèle une vraie personnalité, un potentiel à démontrer. Plusieurs interventions fortes vont lui permettre de renouer avec la ville, ses usagers et son époque. 

La nouvelle extension, d’abord, ramène l’entrée de la médiathèque vers la rue et crée un appel vers le bourg. Aux alentours, un important travail paysagé permet d’étirer les ambiances du centre-ville vers les façades de la médiathèque et de créer une interface entre le parvis et l’espace publique — banquettes filantes, table de pique-nique et de jeux — propice à la lecture et à la pause, toujours dans une recherche de relation dedans-dehors. 

À l’intérieur, le patio fait entrer la nature au cœur du bâtiment. Il s’axe sur le nouveau volume de l’auditorium, l’autre point fort du projet. Jusqu’ici contraint par sa surface et caché du regard, il redevient visible par sa fenêtre d’angle ouverte sur la ville. Modulable, sa configuration peut être connectée ou déconnectée de la médiathèque, au grès des événements : expositions, conférences, concerts… 

Réancrée dans les usages

Aujourd’hui, les médiathèques sont des tiers-lieux où réfléchir, s’inspirer et débattre. Il s’agit donc de projeter le bâtiment vers les usages actuels et futurs, pour des publics plus larges. Pour cela, le nouveau projet s’appuie sur la trame existante pour en magnifier certains éléments. Ainsi, sur un principe bioclimatique, les nombreuses pyramides présentes sur le toit sont réinterprétées en cheminées de ventilation naturelle et puits de lumière, révélant des ambiances différentes selon l’heure du jour ou les saisons. Faisant gagner le bâtiment en hauteur, elles créent aussi un nouveau signal. 

Sous ces volumes, des microarchitectures viennent requalifier les intérieurs du grand bâtiment, en proposant des espaces singuliers, modulables, appropriables pour tous de lecture, exposition, jeux vidéo, pop fab… Tendant à créer des lieux à caractère domestique, un peu comme à la maison.

Réancrée dans le temps

Le bâtiment conserve les éléments qui font sa force : poteaux, principe de brise-soleils et débords de toit (qui seront optimisés)… Pour le reste, l’isolation et les matériaux sont revus afin d’améliorer ses performances. L’effort porte notamment sur l’enveloppe thermique, la gestion de la surchauffe estivale et le recours aux matériaux biosourcés. Une chaufferie bois et des panneaux photovoltaïques complètent l’efficience environnementale du projet.